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Publications       sous le nom d'Altra      éditions La lampe-tempête

Altra

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L'énigme des circonstances

récit, 367 p.  (2016)

On part à la recherche d'une lumière, d'un intense amour, d'une liberté nouvelle... et on se retrouve dans une cabine solitaire à bord du vieux navire en route pour la tempête et la disparition. Quel sens a ce voyage ?

Dans l'immobilité en travail, qui contrarie la recherche d'un nouvel éditeur, naît Altra. L'intime étrangère. Celle qui n'a plus de nom officiel et ne s'appartient même plus à elle-même.

     

Pour cette Altra qui dérive au large des stratégies se crée à Paris, par l'entremise de deux proches, l'Édition La lampe-tempête.

 

Au fur et à mesure qu'ils prennent corps, les livres peuvent être commandés par mail à lalampetempete@orange.fr

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Sans point final

roman, 162 p.  (2017)

Une histoire d'amour.

On croyait savoir que toutes ces histoires-là ont une fin !

On avait raison. On se trompait. L'étonnement reste en vie.

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Feu-Flamme

roman, 195 p.  (2018)

Face à tous les Importants qui d'une façon ou de l'autre ont pris possession de l'île où la narratrice a débarqué sans l'avoir voulu, que va devenir l'étrange Feu-Flamme, dont l'esprit foudroyé libère l'élan vers la conscience ?

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Le volcan sous la mer

récit, 217 p.  (2020)

Suite au désastre d’une marée noire défigurant la côte

sur laquelle on pensait s’installer pour un heureux séjour

loin du tumulte de la grande ville,

on cherche ailleurs le bleu vivant de la mer…

A paraître :

Vaillance, un testament, 157 p.

En travail :

Essaim d’oiseaux et autres danses, récits.

Dialogue autour

de la barque au voyage

improbable mais vrai

- Altra... drôle de nom. Qui es-tu ?

- La ni vue ni connue !

- Alors qu'est-ce que tu fais ici, sur la place publique ?

- Peut-être qu'on est poussée par la nostalgie de la rencontre, l'aventureuse, la plus que possible.

- Ne complique pas. Dis simplement à quoi tu occupes ton temps et ton souffle, si tu n'es pas un fantôme. Pour la rencontre, on avisera. C'est de filer au large qui nous plaît.

- On habite à distance des marées. C'est là qu'on se souvient de la mer et qu'on écrit.

- Ah ! Tu es donc auteure de livres. De quoi parlent-ils ?

- Comment vous répondre sans réduire ce qui donne sens : l'itinéraire dont chaque livre est un accomplissement, à mener plus loin ? On a passé toute une vie à être travaillée par un accord qui nous échappe. Quand la mer nous prête sa voix, on part pour le monde offert au vent, à la lumière, à quelques rencontres au vif de la nuit.

- Est-ce qu'il y a réellement de l'aventure sans conquérante action et réflexion ?

- Peut-être... Si on ose se risquer sur l'autre versant de l'expérience, en obscure gestation, insoumise aux éblouissements de la grandeur comme à son extinction.

- Tu nous emmènes du côté féminin de l'existence ?

- Altra est l'intime étrangère. Elle n'obéit pas aux séparations.

- Elle ne va pas nous chanter des berceuses, si on comprend bien ?  

- Les enfants l'ont quittée. Elle n'a plus de bonbons dans les poches. D'ailleurs elle n'a jamais été douée pour les gentils sourires. Elle ne sait pas faire bonne figure. Dans l'affairement général elle est perdue. Altra n'est vraiment au mieux de sa forme qu'immobile. Sa raison d'être immobile demeure en voyage.

- On se demande si on peut monter à bord sans faire chavirer l'immobilité...

- Vous êtes les bienvenus. Le naufrage me fait peur à moi, mais pas à Altra, la jumelle inconnue, qui écrit. En écrivant, on prend conscience de l'inconnu qui grandit dans une histoire personnelle et la relie aux paysages de la terre, aux errances humaines, à la fuyante immensité des mondes en mouvement. On éprouve que l'inconnu n'est pas sous la domination de l'intellect, cet inventeur d'un nouveau dieu puissamment armé : lui-même. Le cerveau humain, s'il ne veut pas s'obstiner à tout désastreusement dominer, peut seulement accompagner de ses talents, si nombreux, si remarquables, une aspiration créatrice dont il n'est pas le maître.

- Tiens... tiens...

- On écrit pour être libérée de ce dominateur du dedans.

- Ah bon ? Et qui prend sa place au gouvernail ?

- Personne. On se brise sur les écueils et on renaît à la conscience ailée :
une insaisissable.

- Tu résistes à l'intelligence dominatrice, admettons. Mais on voudrait bien savoir si tu résistes à la magie émotive, plus ou moins chamanique ?  

- Par de rudes bourrasques on a été expulsée de la nacelle enchantée, voguant dans les délires. Altra a dû quasiment disparaître pour danser en chair et en os sur le fil de vie tendu entre le jour et la nuit.

- Disparaître... Mais alors... Quel est son rôle ?

- Est-ce qu'elle en désire un, sur la scène d'un monde sans issue ? De tout son corps, qui est le mien, elle résiste à l'esprit du profit, gestionnaire de l'enfer qui perdure et des prétendus paradis. Entre ses mots le fil qui relie à la fragilité et l'envergure de tous, le fil à peine visible est seul à transmettre un malaise, un doute, un étonnement, un envol peut-être...

- Ta pensée n'est pas facile à suivre. Est-ce que les envolées d'Altra visent les sommets inaccessibles où ne survivent que les flocons de neige ?

- Avec elle, il faut plutôt s'attendre à dégringoler des hauteurs ! Ses livres naissent d'une ferveur simple, à rebours des conditionnements, les féminins, les masculins, les supérieurs, les terre-à-terre, le plus souvent mêlés. Mais c'est périlleux, oui, de s'insurger durablement contre les limites, les compétitions, les injustices imposées par la nature et la société. 

- Est-ce qu'il suffit de parler en rebelle pour renverser l'ordre des choses ?  

- Bien sûr que non. C'est le couperet de la fatalité qui un beau jour, clac, enferme et désespère. La douleur crie en silence : avant les mots. Pas d'esquive à l'insoutenable absence d'envol. S'installer dans un semblant d'amour et d'élan ? Difficile de jouer la comédie. Forteresse dehors. Forteresse dedans. Forteresse à perpétuité. Alors seulement, dans la cellule sans porte ni fenêtre, l'écriture déverrouille le non-sens et la panique s'apaise. Peu à peu se font reconnaître, comme des amis d'enfance longtemps perdus de vue, les lieux, les personnages, les circonstances qui donnent corps et mouvement à la dimension inconnue de la réalité. Elle est le sujet de tous les livres d'Altra.

- Une lecture pour les âmes en voie de disparition...

- Une expérience, à vivre. Elle éloigne de la fourmilière. Elle rapproche des brindilles qui voltigent dans une flèche de lumière, en tombant.

- Des brindilles ? Et qui tombent ? En somme, tu nous comptes pour des riens, à ta ressemblance, nous les femmes et les hommes de la fourmilière, comme tu dis, nous qui avons entrepris de jouer un rôle dans l'effort collectif, qui nous démenons dans mille activités disciplinées ou excitantes, qui portons la charge des perfectionnements pratiques, des dévouements ou de la solidité financière, des avancées tenaces, des connaissances, des compétences, des lucidités ?   

- Elle vous rend singulièrement susceptibles, cette colossale fourmilière, aux dimensions du monde entier... Toujours cet infernal amour-propre, dressé à la domination et au rejet de la défaillance, mère des humains de tout bord et mère à l'insu des mères qui veulent couver des œufs de phénix. En sort l'engeance des tyranniques, fonctionnant en propriétaires de l'univers. Les brindilles tombées sous leur irrésistible emprise, ils en débarrassent leurs calculs. Avec eux se multiplient les offenses, les endurcissements, les mensonges, les guerres, les croissantes cruautés. Les survivants des naufrages visibles ou invisibles sont balayés, n'ayant rien à offrir que la défaillance : le destin partagé.

- Un transparent trésor... qui se distribue comme les gouttes de pluie...

- Vous ne croyez pas si bien dire. Un jour ou l'autre les larmes peuvent laver les yeux, qui s'ouvrent. Un jour ou l'autre on a la face tailladée par les certitudes dominatrices ou dociles aux dominations. Un jour ou l'autre on est dépassée. Alors, avec la bravoure qui vient aux défaillants, on peut encore accueillir le vent du large... La conscience de la défaillance fissure les murs. On découvre la réalité de la forteresse : un brouillard aveugle. La vie revit ! Fugitivement, d'éclair en éclair, la vie libère des fatalités de la domination. Quel souffle, à travers les fissures !

- Fameux sermon, bravo. Mais où allons-nous avec la défaillance ? Elle fait obstacle à la prévision, l'organisation, l'efficacité, la stabilité, la voie du bien-être. À l'évidence, il faut la maîtriser.

- Votre désir était pourtant de filer au large... Sur un paquebot de croisière, sans doute ? Ou un yacht ? A moins de choisir, en toute logique, un cuirassé bardé d'artillerie lourde et de fusées ?  

- Au diable cette Altra ! Cette fissurée du crâne ! Cette naufragée qui jacasse au fond de la mer !   

- Voilà... On n'a pas réussi à ranimer l'envol... Encore une fois on est piégée. On défaille de ténébreuse colère... Et puis on consent à la défaillance. Alors seulement l'immobile effervescence repart à l'aventure. Elle unit la solitude et la rencontre, les ailes en loques et l'aérienne ivresse, l'abîme du ciel sans voix et l'enfantement de la parole, la mort et la jeunesse des vagues sous le rire du soleil.

- Des mots... des mots...

- Des oiseaux migrateurs... Dans la communauté de la dérive ils sont guidés vers les mille volcans et mille sources de la détresse, de l'allégresse, du renversement créateur. En renouvellement ? En anéantissement ? On ne sait pas. On vit comme en confiance dans l'inquiétude.

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